Photo: Radio Canada / Sylvain Roy Roussel
Monsieur le Premier ministre,
La semaine dernière, des manifestations ont eu lieu à plusieurs endroits au Canada, dont au Québec, prétendant vouloir dénoncer « l’idéologie du genre » enseignée dans les écoles, mais qui avait comme objectif principal d’attiser la haine et l’intolérance envers les communautés 2ELGBTQ+. La peur, la méconnaissance et la désinformation sont le carburant de la violence qui enflamme ce mouvement partout au pays.
Loin de s’afficher comme un allié indéfectible de nos luttes, le gouvernement a rompu avec la tradition progressiste du Québec sur ces questions, ouvrant même la porte à modifier des lois ou des politiques concernant la communauté 2ELGBTQ+ au terme de travaux que réalisera prochainement un comité de « sages ».
Or, l’Alliance Arc-en-ciel est très inquiète de cette position. Comme vous le savez, la démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. Le gouvernement ne peut déléguer cette responsabilité fondamentale à un comité. Il doit envoyer un message clair, celui que la discrimination envers les communautés 2ELGBTQ+ ne sera jamais tolérée et en affirmant publiquement le droit pour les personnes trans et non binaires d’exister et d’être en sécurité au sein de la société québécoise. Il ne s’agit pas d’un propos extrême, mais d’un droit humain.
Le mandat confié au comité ne doit pas avoir comme objectif de remettre en cause les droits si difficilement « acquis » au cours des dernières années, mais bien de proposer des pistes de solutions au gouvernement pour éliminer les difficultés qui perdurent pour nos communautés. Également, les travaux du comité doivent contribuer à apaiser le ton de la discussion actuelle sur l’identité de genre.
Certes, les « sages » qui composeront ce comité doivent être « crédibles, réfléchis et ouverts », mais ce n’est pas suffisant. Ces personnes doivent être des experts sur les réalités qui affectent quotidiennement les personnes issues de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres.
Finalement, les faits, le droit et la science doivent primer sur les opinions, les malaises et les perceptions.
Médias: Nicolas Caron, Responsable des communications, 367 382-2029, communication@arcencielquebec.ca