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51e anniversaire des émeutes de Stonewall. 

By 30 juin 2020Culture

Le 28 juin marque l’anniversaire des émeutes de Stonewall, un moment décisif dans la lutte des droits des personnes de la diversité sexuelle et la pluralité des genres. Le 28 juin 1969, la clientèle du Stonewall a riposté à une descente policière visant à fermer l’établissement. Cette réponse à la répression policière a galvanisé la communauté qui en avait assez d’être victime de discrimination et persécution de la part de la police et de l’État. Plusieurs organisations ont alors vu le jour pour obtenir l’avancement des droits des membres de la communauté de la diversité sexuelle et pluralité des genres.

Si nous pouvons célébrer publiquement notre fierté 51 plus tard, c’est en raison du courage de gens marginalisés. Les personnes qui ont répondu le plus violemment sont les jeunes défavorisés, les drag-queens, les personnes trans et les hustlers, qui composaient une bonne partie de la clientèle du Stonewall. Plusieurs affirment d’ailleurs que Marsha P. Johnson, une pionnière afro-américaine dans la lutte des droits, a lancé la première pierre aux policiers, débutant ainsi le mouvement.

Nous devons notre fierté à ce groupe de gens qui est toujours victime de discrimination comme l’illustrent les mouvements Black Lives Matter et Black Trans Lives Matter. Plus que jamais, en ce mois de fierté, nous devons les soutenir pour que cesse cette discrimination systémique qui vise toujours certains membres de notre grande communauté.

L’histoire de Stonewall

Le bar Stonewall est situé sur Christopher Street dans le Greenwich Village de New York, un quartier qui attire au courant des années 50 et 60 plusieurs homosexuels, lesbiennes, personnes trans, travesties et queers. L’établissement est alors insalubre et géré par la mafia, mais l’endroit reste populaire puisque les personnes marginalisées de la communauté de la diversité sexuelle et la pluralité de genres ont peu d’autres endroits où aller.

Au cours des années 60, les gais, lesbiennes et personnes trans sont ostracisés, victime de discrimination et de violence. Les endroits qu’ils fréquentent sont souvent visés par les forces de l’ordre qui les ferment et procèdent à l’arrestation des personnes présentes. Durant l’année 1969, les descentes se multiplient au Stonewall.

La descente du 28 juin 1969

Dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, les policiers procèdent à nouveau à une descente. Ils arrêtent le personnel de l’établissement, saisissent l’alcool et demandent aux personnes présentes de se mettre en ligne pour être identifiées avant de les faire sortir de l’établissement. Quant aux travesties et transsexuelles, les policiers leur demandent de se diriger dans les toilettes pour être examinées. Certaines refusent et commencent à résister aux policiers. Ceux qui n’ont pas de pièce d’identité étaient mis dans un placard pour être questionnés plus tard.

Les émeutes

Les policiers croyaient que les clients allaient se disperser lorsqu’ils sortent du Stonewall. Cependant, la foule reste dans le parc devant le Stonewall et ne décolère pas d’être systématiquement victime de violence et d’intimidation policière. La cause de l’escalade de la violence n’est pas encore claire. Certains disent que la situation explose lorsque la foule voit une personne se faire battre par les policiers, alors qu’elle refuse de monter dans le fourgon cellulaire. Les policiers commencent à recevoir des projectiles tels : poubelles, bouteilles, roches et pavés.

La réponse est telle que les policiers se réfugient dans le Stonewall. La foule continue de lancer des objets et des cocktails Molotov sur les portes du Stonewall et scande des slogans tels « Gay Power » et « We want freedom ». Des policiers antiémeutes arrivent ensuite sur les lieux. Ils tentent de disperser les manifestants, mais la configuration atypique des rues leur permet de retourner sur les lieux et même de revenir rapidement derrière le groupe tactique. Les manifestants résistent aux policiers et répondent par la violence.

La foule est dispersée aux petites heures du matin. Durant la journée du 29 juin, plusieurs slogans apparaissent sur la façade du Stonewall en support des émeutes de la veille. Conscients de l’ampleur de l’événement, des milliers de gens se rendent dans le Greenwich Village. La foule reprend des slogans « Gay Power » et « Equality for homosexuals ». Les gens se tiennent par la main et s’embrassent. La communauté fait comprendre qu’elle ne tolère plus d’être ostracisée. Pour une deuxième soirée consécutive, la police est la cible de violence. Le groupe tactique de la police est appelé à nouveau pour disperser la foule.

Les manifestations se poursuivent durant quatre autres nuits. Les soirées du 30 juin, 1er et 2 juillet sont plus calmes. La dernière soirée du 3 juillet est plus violente en réponse à un article de journal peu flatteur pour la communauté.

Laprès Stonewall.

Les émeutes n’ont pas fait en sorte que la police a cessé d’appliquer des politiques répressives envers la communauté. Cependant, la communauté s’organise davantage pour répondre à ce harcèlement policier et les organisations militantes capitalisent sur les émeutes de Stonewall pour faire avancer la cause et obtenir des droits fondamentaux et égalitaires. Ces organisations s’affichent davantage dans l’espace public et interpellent de plus en plus les politiciens, notamment le maire de New York.

La marche commémorative en juin 1970 est organisée par le Gay Activists Alliance et le Gay Liberation Front. Elle débute dans le Greenwich Village pour se terminer dans Central Parc. Du millier de personnes présentes au début de la marche, d’autres se sont ajoutés en cours de route. Au total, on estime que plus de deux mille personnes ont marché durant cette première marche commémorative. Depuis, le Christopher Street Liberation Day est commémoré à chaque année, généralement le dernier dimanche du mois de juin.