Il existe un grand nombre de drapeaux qui concernent les communautés de la diversité sexuelle et de la pluralité de genre. Manière de s’identifier, de revendiquer, il y en a pour les identités de genre, les orientations sexuelles, les orientations romantiques, les orientations relationnelles et les pratiques sexuelles. Souvent il existe même plusieurs drapeaux pour le même groupe. Bien souvent, avec le temps, un seul restera et s’imposera, alors que l’autre tombera dans les limbes de l’histoire. L’intérêt ici, n’est aucunement de faire une liste exhaustive des drapeaux des fiertés (il y en a beaucoup d’autres), mais plutôt de faire œuvre d’information et d’éducation. Après tout, avoir un drapeau peut être aussi positif que d’avoir un mot pour se décrire. Lorsque l’on fait partie d’une minorité, le sentiment d’appartenance est un besoin important auquel un drapeau de fierté peut être une des réponses. A noter tout de même que les description des drapeaux ne sont pas une science, j’ai tenté d’indiquer les significations de plusieurs lorsque j’ai été capable de regrouper des sources concordantes. L’histoire même du drapeau arc-en-ciel est différente d’une source d’information à l’autre.
Dans cette deuxième partie de cette vague de billets de vexillologie, je présente quelques drapeaux liés aux orientations sexuelles et/ou romantiques et sous-cultures.
Drapeau aromantique
De nombreuses variations du drapeau aromantique existent, certaines à quatre bandes et d’autres à cinq bandes. Il n’existe pas de consensus parfaitement clair dans la communauté pour l’utilisation d’un drapeau particulier cependant la version la plus récente change la bande jaune au centre en une bande blanche.
Drapeau asexuel
C’est en 2010 que plusieurs utilisateurs de l’AVEN (The Asexual Visbility & Education Network) ont décidé de se lancer dans la création d’un drapeau officiel pour l’asexualité. C’est le design de standup qui a reçu le plus de votes. Le design a rapidement été adopté par la communauté et le drapeau asexuel est souvent utilisé lors des marches des fiertés. La représentation par quatre couleurs étant facile à reproduire, nombre de personnes concernées en font des vêtements, du maquillage ou du vernis à ongle lors des Fiertés.
Drapeau bisexuel
Exposé pour la première fois lors de l’anniversaire du BiCafe, en 1998, le drapeau bisexuel a pour but de rendre la communauté bi plus visible au sein des personnes LGBT. On le voit moins souvent que le drapeau LGBT mais il reste relativement connu.
Drapeaux pansexuels
Souvent mélangée avec la bisexualité, la pansexualité en reste relativement proche. La bisexualité comprend au moins deux genres quand la pansexualité comprend tous les genres. Il existe deux versions, la plus utilisée étant celle de justjasper car elle est plus ancienne propose des différences plus marquées d’avec les autres drapeaux des Fiertés.
Drapeau de fierté lesbienne « Labrys »
Créé en 1999 par Sean Campbell, un graphiste gay, pour la marche des fiertés lesbienne. La Labrys est une hache de guerre dont le design provient de Demeter dans la mythologie grecque. Elle était sensée être utilisée par les guerrières amazones et on croit que les rites liés à Demeter devaient impliquer du sexe lesbien. De ce fait, la Labrys est devenu un symbole de force et d’auto-suffisance lesbienne et féministe. Le triangle noir provient de la seconde guerre mondiale, tout comme les hommes gays qui devaient porter un triangle rose dans les camps de concentrations, les femmes lesbiennes devaient porter un triangle noir. Celui-ci était un symbole d’asociabilité car l’homosexualité féminine était invisibilisée même dans l’oppression. Il est aujourd’hui réapproprié par la communauté lesbienne.
Drapeaux de fierté lesbienne Butch & Lipstick
Si c’est une vision clichée de la communauté lesbienne, c’est aussi basé sur une certaine forme de réalité. Les lesbiennes butchs sont associées à une identité masculine avec tous les comportements et les styles qui peuvent aller avec. C’est de cette culture butch que provient le drapeau de Dorian-Rutherford où les couleurs allant du bleu au violet peuvent laisser sous-entendre une identité entre masculinité et non-binarité.
Le drapeau de This Lesbian Life renvoit aux lesbiennes « lipsticks » (qui signifie rouge-à-lèvre) revendiquant une féminité marquée (comportements, vêtements, maquillage). Les couleurs allant du rose au marron renvoient à une féminité plus ou appuyée et la marque de rouge-à-lèvre renvoyant au maquillage.
Tout comme butch, le terme lipstick ne doit pas être utilisé pour désigner une femme lesbienne sauf si celle-ci l’utilise elle-même pour se définir.
Drapeau « Bear »
Créé à l’origine par Craig Byrnes pour son diplôme en psychologie et ses recherches sur la culture Bear, ce drapeau designé par Paul Witzkoske a remporté la compétition lors des Ours d’été en 1995. Les multiples couleurs du drapeau Bear renvoient aux multiples couleurs de peaux et de poils de l’espèce humaine. La patte d’ours, elle, montre l’importance de la pilosité dans la culture Bear (trad. : ours) pour les hommes gays en faisant parti.
Drapeau « Cuir »
Créé pour le 20ème anniversaire de Stonewall, ce drapeau fut présenté la première fois à l’International Mr. Leather Competition de Chicago en 1989. L’interprétation des couleurs est laissé à chacun·e, le designer ayant refusé de donner la moindre explication. C’était à la base un prototype destiné à inspirer d’autres créateurices mais le design fut repris si rapidement et dans de si nombreuses communautés qu’il s’instaura comme le design officiel. Il existe deux interprétations qui n’ont cependant rien d’officiel.
Drapeau polysexuel
Proche de la pansexualité et de la bisexualité, la polysexualité concerne plusieurs genres quand la pansexualité les comprend tous.
Drapeau du polyamour
Sobre, le drapeau polyamoureux de Jim Evans (celui de gauche) peut paraître mystérieux avec la lettre Pi, la version du coeur mêlé à l’infini (symbole du polyamour) est plus claire même si elle est moins utilisée.
D’autres drapeaux comme ceux ci-dessous existent aussi bien que moins répandus ou moins connus.
Comme nous le voyons, il y a des drapeaux pour chaque communautés ou sous-groupe. S’il semble en avoir autant c’est pour que chacun puisse s’identifier et se revendiquer. Tout comme avoir un mot pour se définir est important, avoir un drapeau pour se revendiquer l’est tout autant.
Dans la troisième partie de cette vague de billets de vexillologie, je présenterai quelques drapeaux liés identités sexuelles et de genre.
Par Michel Hubert