J’étais curieux de découvrir Les crevettes pailletées, film français co-réalisé par Cédric Le Gallo et Maxime Govare, qui sort en salle le 2 août et sera projeté entre autres au Clap. Il s’agit d’une comédie « gay » grand public qui a connu un bouche à oreille très enthousiaste suite à ses présentations dans plusieurs festivals. Mais, je restais un peu inquiet des clichés qu’il risquait de véhiculer. J’ai eu la chance de le voir en avant-première grâce aux Films Opale et si le résultat ne plaira sans doute pas à tout le monde, moi, j’adooore !
Après avoir tenu des propos homophobes, Mathias Le Goff, vice-champion du monde de natation, est condamné à entraîner « Les Crevettes Pailletées », une équipe de water-polo gay, davantage motivée par la fête que par la compétition. Cet explosif attelage va alors se rendre en Croatie pour participer aux Gay Games, le plus grand rassemblement sportif homosexuel du monde. Le chemin parcouru sera l’occasion pour Mathias de découvrir un univers décalé qui va bousculer tous ses repères et lui permettre de revoir ses priorités dans la vie.
J’ai pleinement conscience que quelques tristes-sires n’aimeront pas ce film parce qu’il montre effectivement certains clichés qui existent sur les homosexuels et leurs vies. Il montre une sexualité débridée, de la grossièreté, du bitchage, de la vulgarité, un usage récréatif des drogues, et on sait tous que ce n’est pas représentatif de l’intégralité des communautés de la Diversité Sexuelle et de la Pluralité de Genre. Certains regretteront que des sujets importants à leurs yeux sont juste effleurés voire évacués. Mais il n’en est rien.
Bien au contraire, il utilise des archétypes d’homosexuels pour mieux les faire évoluer et leur donner plus de profondeur au fil du film. Il dénonce même certains sujets comme la transphobie ou la lesbiannophobie au sein même de nos communautés de la part des hommes homosexuels. Fait dont nous ne sommes pas fier. Et puis on y parle des sujets, la difficulté d’être soi et du rejet via un personnage qui a dû quitter son village pour la capitale, la difficulté de vivre une vie de couple aussi, avec un des personnages, marié et jeune papa de jumeaux. Tous ces sujets sont abordés par petites touches, sans s’y appesantir. Et, c’est plutôt une bonne chose, parce que reconnaissons-les films sur les thématiques LGBT parlent souvent de la difficulté d’être soi, de l’homophobie, de violence psychologiques et physiques vécues dans l’enfance et dans l’adolescence, à intérieur des familles, à l’école, et beaucoup parle aussi du sida.
Tout ça, est nécessaire mais quand même un peu triste, ou en tout cas un peu sombre. La vie des homosexuels n’est pas que souffrance et rejet, heureusement, et c’est justement ce qui énerve le plus les homophobes. Malgré eux, on est heureux, on s’amuse et on profite de la vie. Vies qui sont constituées d’amitiés, de bonheur, de musique, de danse, d’amour, de sexe, de plaisirs et ça fait du bien qu’un film qui ne se prend pas au sérieux montre la chance que nous avons d’être homosexuel.
Ce film est une ode à la liberté, à la tolérance, à l’esprit sportif, à la joie de vivre, à la différence, à l’amour et à la vraie famille, celle que l’on se choisit.
Si vous êtes capable de passer outre certains clichés sur les homosexuels vous allez aimer et rire à gorge déployée à certaines répliques. On peut critiquer ce film, mais il n’y a rien d’homophobe là-dedans, c’est juste une comédie drôle et bienveillante.
Pour l’occasion de la sortie du film, l’Alliance en partenariat avec Les Films Opale fait gagner 5 laissez-passer double sur sa page facebook.
Par Michel Hubert