Le nouveau film du réalisateur/écrivain français Christophe Honoré sort sur les toiles québécoises le 7 décembre.
En 1993, un écrivain parisien porteur du VIH vit une histoire d’amour compliquée avec un jeune Breton insouciant. La mort d’un ancien amant et la détérioration de son propre état de santé viennent cependant mettre à l’épreuve la force de ses sentiments pour lui. (Voir.ca)
Revoilà donc derrière le réalisateur de films comme : « Les chansons d’amour », « Les bien-aimés », « Dans Paris », « 17 fois Cécile Cassard »… Ça faisait un moment que Christophe avait délaissé le cinéma et il nous revient avec ce qui semble être son meilleure film à date. « Plaire, aimer et courir vite », en compétition au Festival de Cannes et soutenu par une presse unanime. L’histoire c’est donc celle de Jacques (Pierre Deladonchamps), écrivain homosexuel séduisant et attachant, papa d’un petit garçon qu’il a eu avec sa meilleure amie (Sophie Letourneur). Touché par le virus du Sida, Jacques est inquiet de l’avenir, et son ami Marco (Clément Métayer) en fin de vie lui rappelle régulièrement, malgré cela, il partage sa vie entre le jeune Jean-Marie (Quentin Thebault), la garde de son petit garçon et son meilleur ami Mathieu (Denis Podalydès). Mais voilà lors d’une fin de semaine à Rennes, il croise par hasard dans une salle de cinéma le regard d’un jeune breton Arthur (Vincent Lacoste).
Le garçon est lumineux, insouciant, aspirant cinéaste, ils se plaisent tout de suite et se retrouvent pour une nuit. Leur relation va se poursuivre en se parlant au téléphone ou en s’écrivant des lettres. Jacques et Arthur auront-ils le temps de s’aimer malgré la maladie de Jacques ? En regardant le film, on ne peut pas ne pas voir dans le personnage de Pierre Deladonchamps, un version cinématographique de Christophe Honoré lui-même. Écrivain, réalisateur, gay, papa, c’est un film que l’on sent très personnel. Son dernier roman : « Ton père » est disponible aux bibliothèques de Québec.
Portrait d’un homme atteint du Sida à Paris dans les années 1990, de la solitude et la peur qui ont pu frapper à l’époque. Le film va toutefois bien au-delà de cela, il raconte aussi l’éducation sentimentale d’un jeune homosexuel et quelque part, cela parle aussi de transmission entre les deux hommes. Une mise en scène et une photographie très belles, une narration inspirée, des dialogues pleins de drôlerie et une distribution magnifique. Le film montre une histoire d’amour au sein d’une vie heureuse, avec des sexualités fluides, faciles, joyeuses faite de corps libres et cela malgré l’ombre de la maladie et de la mort.
On quitte ce film avec l’impression de sortir d’un doux rêve. Même si le film parle de sujets difficiles et nous mène plusieurs fois aux bords des larmes, on sourit aussi tout au long du film et on ressort avec une impression d’avoir eu la chance de partager un moment avec des amis qu’on a envie de coller, et surtout avec une furieuse envie de vivre.
Un film qui parle de la mort mais pourtant plein de vie qui donne le goût de vivre c’est quelque chose ! Allez voir le nouveau film de Christophe Honoré !
Par Michel Hubert