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Allez voir « La sociologue et l’ourson »…

By 11 avril 2017mai 31st, 2018Culture

Ce samedi 8 avril avait lieu la projection du film documentaire français « La sociologue et l’ourson » au Clap en présence des réalisateurs et de ladite sociologue, Irène Théry. Leur présence fut rendue possible grâce au Consulat de France à Québec. Ce film avait déjà été présenté le 23 septembre 2016 au Festival du Cinéma de la ville de Québec en partenariat avec Vues Parallèles, il est officiellement sorti sur les toiles au Québec le 7 avril 2017.

De septembre 2012 à mai 2013, la France s’est enflammée sur le projet de loi du Mariage pour tous. Neuf mois de gestation législative difficile, pendant lesquels Irène Théry, sociologue a raconté à son fils, réalisateur, les enjeux du débat. De ces échanges un film d’ours en peluche, de jouets, de bouts de cartons. Portrait à la fois intime au cœur d’un feuilleton national, ce film nous fait redécouvrir ce que nous pensions tous connaître : la famille en suivant le déroulement de cet événement récent de l’histoire de France : Le mariage pour.

Irène Théry est la sociologue à qui son fils donne des traits d’ours en peluche. Elle est la directrice d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, spécialisée dans la sociologie du droit de la famille, de la vie privée et  les rapports de genre. Elle travaille depuis quinze ans sur la Procréation Médicalement Assistée (PMA) et les métamorphoses de la filiation. Depuis vingt ans, Irène Théry s’est impliquée dans le soutien aux droits des personnes LGBT. Engagée auprès des personnes séropositives, contribuant au texte du Pacs, elle a ensuite mis les familles homoparentales au cœur de son travail de recherche sur la PMA et la GPA. Ce travail de longue haleine l’a amenée à s’engager fortement pour le Mariage pour tous et l’ouverture de la PMA !

Le film racontant le débat sur le Mariage pour tous en France, prends le parti de le montrer du point de vue de l’intellectuelle engagée qui s’est battue tout au long de ces mois pour faire accepter l’idée que la définition de la famille avait évolué et que l’institution du mariage et de la filiation devait s’y adapter. L’utilisation des jouets et peluches permet d’alléger le propos et de mettre de la distance tout en amenant des sourires bienvenus. La mission de dédramatisation est réussie, tout comme celle de pédagogie. Le film explique et démonte les arguments des « antis » en expliquant que le mariage est comme toute œuvre humaine vouée à évolution et changement. Les réalisateurs n’ont pas fait un film provocant, ils se sont abstenus d’utiliser bien des propos choquants qui ont été prononcés pendant cette période, et sont restés dans une œuvre didactique racontant et expliquant ce qu’est le mariage.

Irène Théry expliquait qu’il n’y a pas plus d’homophobes en France qu’ailleurs, mais que c’est la concomitance de l’engagement de l’Église catholique ajouté d’après Mathias son fils, à une tradition française de manifester et de résistance aux changements qui explique cet embrasement.

L’Alliance recommande à toutes et tous d’aller voir ce film au Clap dans les prochains jours. Il vous permettra de mieux appréhender ce pan de l’histoire contemporaine de la France et de comprendre ce que nos amis français de la diversité sexuelle et de genre ont vécu en 2013 qui laissent encore bien des blessures dans de nombreuses familles et impactent encore la politique actuelle. Je rappellerai ici que deux candidats à l’élection présidentielle à venir, qui sont en position de passer le premier tour, veulent revenir sur cette loi. À savoir François Fillon et Marine Lepen.

Le combat n’est pas fini.