Par Marianne Lachance – Tiré de l’émission En alliance sur les ondes de CKRL le 18 janvier 2017
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Hommage coloré
Toujours en Floride, et toujours en écho aux actes haineux de juin dernier, la ville de Orlando a inauguré récemment son nouveau stade de soccer, incluant un hommage difficile à manquer aux victimes du Pulse. Quarante-neuf sièges aux couleurs de l’arc-en-ciel, pour quarante-neuf victimes d’actes homophobes, ont été dévoilés par la ville.
« [Les sièges] seront certainement vus par tout le monde dans le stade », expliquait Phil Rawlins, le fondateur de l’équipe Orlando City Soccer Club. « Cela servira de rappel constant des actes insensés du 12 juin. » Plus que la violence de l’attaque, c’est la solidarité apportée par la ville qui est commémorée par ce geste. On se rappellera du soutien apporté à la communauté LGBT+ par la population de Orlando lors de ces tragiques événements, notamment lorsque des citoyens de tous les milieux se sont rassemblés pour protéger l’intimité et la dignité des funérailles alors que le groupe haineux Westboro Baptist Church tentait de s’y immiscer.
Les sièges arc-en-ciel seront installés de manière permanente sur place. Le stade, qui peut accueillir 25 500 spectateurs, entrera en fonction dès le mois de mars.
Publication de Love is Love
Le milieu des comic-books est peut-être l’un de ceux qui a le plus évolué, au cours des dernières décennies, quant à sa représentation diversifiée de personnage. Autrefois un milieu censuré et conservateur, on y retrouve aujourd’hui des œuvres exemplaires en terme de représentation.
C’est par ce caractère progressiste que l’industrie artistique, et plus spécifiquement celle du comic américain, s’illustre aujourd’hui. En effet, ce sont plus de 300 artistes qui ont prêté leur talent à la création d’un ouvrage intitulé Love is Love, paru le 28 décembre dernier avec le soutien financier des maisons de publication DC et IDW. À 144 pages, le comic hors-format s’est écoulé en quelques semaines, et n’est désormais plus disponible qu’au format numérique. On y retrouve des textes personnels autant que des dessins hautement symboliques, en voyant par exemple Superman ou Harry Potter brandir un drapeau arc-en-ciel. Une sorte d’anthologie admirable, l’ouvrage se veut une « lettre d’amour » adressée à la communauté, pour lui exprimer le soutien de tous les participants.
Au coût de 9,99$ (US), le comic est disponible ici : https://www.idwpublishing.com/product/love-is-love/. Tous les profits seront versés à Equality Florida, un organisme de défense des droits LGBT+ en Floride.
La Californie refuse de « financer la haine »
À l’autre bout des États-Unis, la Californie a elle aussi posé un geste affirmant hors de tout doute sa ferme intention de lutter contre l’homophobie. Dans la loi AB 1887, adoptée début janvier, le gouvernement de l’État interdit désormais à ses fonctionnaires de voyager aux frais du gouvernement dans des états ayant adopté des lois anti-LGBT entre juin 2015 et aujourd’hui.
La motivation derrière cette loi est on ne peut plus claire. Evan Low, qui a travaillé à faire passer la loi, avec le soutien de Equality California, explique que « l’argent des taxes de nos citoyens ne peut pas financer la haine et l’intolérance ». Cette mesure vise, par exemple, la Caroline du Nord, où la loi interdit fermement aux personnes trans d’utiliser les salles de bain publiques correspondant à leur identité de genre. Evan Low a ajouté que, si d’autres États devaient considérer appliquer ce genre de lois intolérantes, la Californie s’opposerait à eux.
La nouvelle loi s’ajoute aux nombreuses initiatives de boycott qui ont déjà été prises contre les États concernés. Des équipes sportives, des artistes et des entreprises refusent en effet de se présenter aux endroits concernés, avec pour effet une perte d’argent estimée de 300 millions de dollars pour la Caroline du Nord.
La fin du « Trouble de l’Identité du Genre »
L’Organisation Mondiale de la Santé a donné de grands espoirs aux organisations de défense des droits des trans, alors qu’elle a laissé entendre que la prochaine édition de sa liste officielle de diagnostic ne qualifiera plus la transidentité de maladie mentale.
Jusqu’à maintenant, le qualificatif de « Trouble de l’Identité du Genre » affirmait encore que s’identifier à un genre autre que celui assigné à la naissance était une forme de trouble mental. Le retrait de ce terme de la liste des diagnostics est un grand soulagement pour les militants, comparable à la décision de retirer l’homosexualité de la même liste de diagnostics, le 17 mai 1990. Les organisations de défense des droits de personnes LGBT+ espèrent que, par cette décision, davantage de pays suivront l’exemple de l’Argentine ou de la Suède, qui ont été parmi les premiers à rendre le changement de sexe légal réalisable par simple demande d’un citoyen. Pour rappel, de nombreux pays exigent encore qu’une personne trans ait l’autorisation d’un juge ou d’un docteur avant de pouvoir légalement changer de sexe, quand il n’est pas obligatoire de passer par une chirurgie ou un traitement hormonal. Au Canada, ce ne sont que dans les dernières années que les différentes provinces, en commençant par l’Ontario en 2012, ont éliminé ces restrictions.
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